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Le Assad régime d'Assad a transmit une quantité d'arme chimique à la brigade 105 une semaine avant l'arrivée de OPCW: documents et d'un témoin de l'opération

Zaman Al Wasl  a récupéré un document officiel condamnant le régime de Bashar al-Assad et révélant sa fraude dans l’affaire de la remise complète de son stock secret d'armes chimiques, avant quelques jours de l'arrivée des experts des Nations Unies pour entreprendre le démantèlement de l’arsenal chimique Syrien. La mission des experts s’inscrit dans le cadre d’un accord Russo-Américain, pour éliminer les armes chimiques Syriennes, et approuvé par les Nations Unies à travers la Résolution obligatoire numéro 2118.

Bref et précis, ce document fut un livre publié par l'Institut 1000 à Jamraya près de Damas signé par son directeur, Dr Mohammed Khaled Nasri, et adressé au directeur général du Centre d'Études et de Recherches Scientifiques.



Le document était en quelque sorte une  réponse au livre précédent, dans lequel le directeur général du Centre a appelé à nommer le “Président du Comité de Supervision” en tant que responsable de l’opération du transfert du stock des substances chimiques déposées à l'Institut 1000 aux entrepôts de la brigade 105, cette fameuse Brigade de la Garde Républicaine et la plus dangereuse, chargée de la mission de la protection de Bachar al-Assad et de surveillance de ses palais.





Dans son document, Nassri propose de nommer le colonel ingénieur Ahmed Firas, chef du bureau de sécurité de l'Institut 1000, à la tête du comité de supervision du transfert du stock chimique, et qui choisira de sa part la personne qu'il apprécia  comme la plus approprié pour effectuer cette mission en toute confidentialité.
Ceci est en ce qui concerne le contenu du document libellé par «Top Secret». De plus, sa date et celle de désignation du comité de transfert des substances chimiques, viennent confirmer les accusations de fraude et de manipulation contre le régime de Bachar al-Assad, aveuglant ainsi tous les pays, les organisations et les personnalités engagées dans le processus d'élimination des armes chimiques, en particulier l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques.



La première chose qui retient l’attention dans le document délivré par “le directeur de l’Institut 1000” est la coïncidence entre la date de nomination du “Président du Comité de supervision” pour le transfert des stocks des produits chimiques, le 19 Septembre 2013, avec la  remise de “la liste des sites de production et de stockage de produits chimiques de la part du régime Syrien” pour l’OIAC.
Toutefois, la date même du document, le 22 septembre 2013, dévoile que le régime et afin de dissimuler son arsenal chimique, était en course contre la montre pour faire déplacer ses stocks de produits chimiques d'un endroit à un autre. Huit jours après la date du document, les experts du démantèlement des armes chimiques arrivent à Damas pour entreprendre leur mission.

D’ailleurs, la date du document précède de quelques jours la décision de l’OIAC concernant le programme chimique du régime, et prévient sa dissimulation ou son transfert. La décision a été prise le 27 Septembre 2013 au même jour de la publication de la Résolution 2118 du Conseil de Sécurité des Nations Unies concernant la destruction des armes dont l’un des paragraphes rappelait  franchement “qu’il est strictement interdit à tous les parties Syriens de procurer , utiliser, produire, développer, stocker, garder ou transférer des armes chimiques”, et a averti que la transgression d’une ou plusieurs articles de la résolution - y compris “le transfert non autorisé d'armes chimiques", soumis aux mesures et aux sanctions  de l’article 7 de la Charte des Nations Unies", qui autorise l’utilisation de la force militaire.

Le document de Nasri, qui dévoile le truquage du régime dans le dossier chimique, est soutenu par un témoignage exclusif présenté à Zaman al-Wasl de la part d’une  personne qui a été impliquée dans le transfert du stock des entrepôts de l'Institut 1000 à la 105e brigade.

Dans son témoignage, la source affirme que la préparation effective du transfert du stock des produits chimiques a commencé le 24 Septembre, sachant que l'opération a duré une semaine. En effet, 50 éléments des forces du régime ont été sélectionnés sur la base de leur loyauté sectaire pour accomplir cette tâche. Ils étaient sous le commandement du Brigadier général “Yusuf Agib”, l’agent de sécurité du Centre d'Études et de Recherches Scientifiques, avec la participation du Lieutenant Colonel Firas Ahmed, le responsable de la sécurité de "l'Institut 1000", mentionné dans le document.

La source évoque la division des éléments désignés en 5 groupes dont chacun compte 10, avant d'être transféré de Barza (région au nord de Damas) à la zone “Jamraya”, où ils vont entreprendre leur travail minuit le lendemain (25 Septembre). Ils ont déposé les produits chimiques stockés dans des “flacons” dans 5 camions frigorifiques (réfrigéré) fermées. Dès qu’ils atteignent leurs limites de remplissage, les camions se dirigeaient vers la Brigade 105, pour les décharger. Ainsi, le travail s’est poursuivie jusqu'à l'achèvement du transfert de tout le stock prévu.

La source indique dans son témoignage que les agents en charge du transport ont été mêlés avec les "flacons" à l'intérieur du même réfrigérateur, et que le nouvel espace de stockage n’était que les tunnels souterrains à l'intérieur de la 105e Brigade.

La source révèle aussi qu’il était alerté de l'opération parallèle du transfert d'un autre stock de l'institut 2000 dans la région de Barzeh à la 105e Brigade.
Fruit de coopération avec les Soviétiques dans les années 1980, l’institut 1000 a été implanté dans la région de "Jamraya" derrière la montagne Qassioun, au nord-ouest de Damas. L’institut qui fait parti de la branche 410, est réputé pour sa dynamique en matière de recherches sur la fabrication d’armes chimiques.

Quant à la brigade 105, elle représentait le “centre de pouvoir et d'autorité militaire” en  Syrie. Il suffit de citer quelques noms de ses directeurs pour prouver sa primatie: Bassel al Assad, Bachar al Assad, Munaf Tlass, Talal Makhlouf (commandant de la garde républicaine syrienne actuellement). La 105e brigade se situe à quelques kilomètres de l'Institut 1000. Ils sont situés presque dans la même zone, à proximité du Palais du peuple.

Le choix de la 105e brigade pour dissimuler le stock de produits chimiques ne semble pas vain. À l’instar des palais de Bashar, il est interdit d'accéder ce site militaire fortifié. Aucune organisation internationale n’ose demander la visite de ce site ou son inspection, et si elles ont dû demander, le régime s’en sert pour abolir tout le processus de l'inspection chimique, sous prétexte de violation de la souveraineté et de déviation du processus de la mission chimique.

Le régime semble bénéficier rapidement de ses actes de manœuvre, révélé dans le discours de l’un des responsables de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques, qui montre l'inattention voire la négligence: “il n'y a aucune doute sur la crédibilité des informations fournies par les autorités syriennes”. Ce discours fait référence à la liste des "Sites de production et de stockage de produits chimiques" fournie par le régime, le 19 septembre 2013, le jour même où les autorités Syriennes ont décidé de contourner et de transférer le stock chimique de "Jamraya" à la "Brigade 105".

Le document et le témoignage, dans ce rapport inédit de « Zaman Al Wasl », se recoupent avec le témoignage déjà présenté par un dirigeant principal de la Garde Républicaine appartenant à la secte Alaouite au début de 2015. Ce témoignage a dévoilé les lieux secrets où le régime a dissimulé une partie de ses stocks chimiques afin d'éviter leur destruction, y compris la Brigade105, notant que l’accès aux entrepôts de produits chimiques était limitée à un petit nombre de fonctionnaires et d'officiers supérieurs, et il est probable que les entrepôts de la “Brigade 105” constituent le plus grand entrepôt d'armes chimiques en Syrie.

“Zaman Al Wasl” a publié des parties d’une étude qui confirmait, que le régime a dissimulé une partie de son arsenal chimique, et ne l’a pas remis. De plus, ce stock caché et transféré renferme des matériaux importés que le régime ne peut pas produire. Acquis par le régime après 2010, ces matériaux sont préfabriqués ou semi-finis, avec une capacité de stockage à long terme.

Le document de “Nasri” concernant le transfert des stocks chimiques révélait que la communauté internationale, en particulier la Russie et les États-Unis (parrains de l’affair chimique), se trouvait en face d’une réalité incontestable longtemps ignoré, qui saisit Bachar al-Assad pris en flagrant délit de manipulation et de fraude dans l'une des plus graves et complexes affaires du dossier Syrien.

Au moment où le régime émettait des déclarations affirmant sa bonne volonté pour coopérer à la destruction de tous ses stocks de produits chimiques, il avait donné des ordres aux organismes concernés (renseignement, militaire, recherche..) pour dissimuler le maximum possible des produits chimiques afin d'éviter leur destruction.

Le document incombe également au Conseil de Sécurité de l'ONU d’assumer sa responsabilité en ce qui concerne la résolution 2118 du 27 septembre 2013 qui évoque que le dossier de l’arsenal chimique Syrien fait toujours "partie des préoccupations du Conseil" et qu’il demeure en examen et sous contrôle.

Dans l’un de ses articles, la résolution du Conseil de Sécurité réclamait que la Syrie, “ne doit plus produire, développer,  posséder et  stocker d'armes chimiques. Il est également interdit de les conserver, ou les transférer de façon directe ou indirecte”. L’article suivant  rappelle “qu'aucune des organisations Syriennes n’a le droit d’utiliser, développer, produire, posséder, stocker, conserver ou transférer des armes chimiques.

"L’article 21 avertit des conséquences du non respect de la résolution notamment en ce qui concerne toutes les formes de la violation et de la manipulation". En cas de non-respect de cette résolution, y compris le transfert non autorisé d'armes chimiques ou l'utilisation d'armes chimiques par quiconque en République Arabe Syrienne, des mesures seront imposées en vertu du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies ".

Le document de “Nasri” confirme pleinement que le régime de Bachar al-Assad a violé -par anticipation- tous les articles  partiellement ou totalement, ce qui nécessite l’intervention du Conseil de Sécurité, conformément à ses promesses de garder le dossier chimique “en examen”, et d’agir conformément au chapitre 7 si le cas l’exige.

Bien que le document de “Nasri” précède la résolution du Conseil de sécurité de plusieurs jours, il fournit des preuves convaincantes que le régime bluffait de manière audacieuse la communauté internationale et ses gouvernements et ses organisations alors qu’il était sous leur surveillance vigilante et permanente  après le massacre chimique de la Ghouta. Alors, c’est évident que ce régime sera plus maniable, plus meurtrier et plus “audacieux” en trompant, après avoir rassuré la communauté internationale qu'il a remis tous ses stocks de produits chimiques.

Zaman A Wasl
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