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Mendier au nom des Syriens.. Un phénomène qui envahit l’Europe


(Zaman Al Wasl)- Une femme septuagénaire qui avait l’air d’une paysanne montait dans le métro n° 13 à Paris. Avec une voix basse et un dialecte semblable au Syrien, elle commence à raconter son histoire sollicitant l'aide des gens: “Hey bienfaiteurs! Nous sommes Syriens, nous n'avons plus  d'argent pour manger et on dort dans la rue. On est une famille, nombreuse avec des enfants, et on est devenue sans abri après la destruction de nos maisons.“ Elle sillonnait le métro d’avant en arrière, en levant sa voix pour faire persuader les gens qui refusent de l’aider. Puis, elle descendait du métro en insultant tout le monde. Face aux sourires de quelques passagers, elle s’apercevait qu’ils étaient des arabes et qu’ils ont compris ses propos.

Habitués à voir de telles scènes, aucun des passagers ne s’intéresse à la femme. En plus, la ville de Paris est connue par le nombre important des mendiants qui dépasse celui des rues et villes arabes. Les mendiants de Paris ont beaucoup développé leurs stratégies: au lieu de présenter un discours indiquant le dénuement et la précarité, discours centré sur le manque, aveu de faiblesse, les mendiants   se servent de plus en plus de la musique, des chansons et de la danse. Quelques uns dévoilent des talents prometteurs qui n’ont rien à faire avec la mendicité exposant des spectacles qui plaisent aux gens et les aident à gagner  de l’argent.

Un ami Syrien habitant paris, avant l’arrivée de la vague des réfugiés, indique que: “Ces gens ne cesseront pas de mendier, même si on leur octroyait de l’argent, des salaires et des maisons. La mendicité pour eux est avant tout une profession non plus un besoin.” Il parlait de ceux qui mendient et se présentaient comme étant des Syriens.

Il continue: “Essayes de ne pas te sentir coupable en tant que Syrien, en voyant ces mendiants, comme ça tu vas t’épuiser. Ils sont dispersés partout en France et personne ne connait leur véritable identité. Les gens commencent à comprendre qu’ils n’ont aucune relation avec la Syrie. Ils sont probablement des gitans.”

Je lui disais: “Mais à vrai dire, ils sont des gitans Syriens. Ils maîtrisent bien l’accent Syrien. Quelques uns parmi se présentent en tant qu’originaires d’une ville réputée en Syrie. Et ce qui confirme d’avance qu’ils sont des vrais Syriens, c’est leur bonne maîtrise de l’accent spécifique de cette ville.”

Il est connu qu’une minorité de gitans dispose de papiers officiels et d’une nationalité distincte même s'ils ont résidé dans un pays pendant des décennies. Souvent, ils refusent souvent d’obtenir ces papiers pour échapper à toute responsabilité, et jouir de la liberté du déplacement. Contrairement en Europe, Ils auraient besoin de ces papiers pour garantir le droit à un logement et un salaire mensuel, mais ils ont eu des difficultés à les acquérir parce qu’ils n’ont aucun de documents prouvant leur nationalité Syrienne. Ils n’ont que l’accent.

Mais la question déroutante qui persiste: Comment avaient-ils rejoint Europe? Quelques uns ont traversé l’Egypte, la Lybie, l’Algérie et le Maroc pour rejoindre dans une deuxième étape l’Espagne et par la suite la France et le reste des pays Européens dépourvu de tout document officiel Syrien.

En cours de l’investigation sur ce sujet, l’un de ces gitans qui a décidé de quitter la mendicité et le vagabondage m’a raconté l’histoire de sa migration avec sa famille vers l’Europe par l’Espagne: “J’ai arrivé en Europe, il y a Plus de 20 ans. Je m’ai insatallé en Allemagne pour cinq ans sans papiers officiels. Puis, j’ai décidé de rentrer en Syrie.”

Il continue: “Mais, suite au déclenchement de la crise en Syrie et l'aggravation de la situation jusqu'à la destruction totale, j'ai décidé de quitter avec la famille large composée de ma mère, ma femme, mes enfants ainsi que mes frères et leurs familles. Nous étions plus que 30 personnes contraints à quitter le pays. Le départ était dans un premier temps vers la Jordanie, puis à l'Arabie saoudite pour rejoindre le soudan et l'Egypte. En Égypte, nous avons pu obtenir des papiers syriens falsifiés en payant un grand montant d’argent, ce qui nous a permis de rejoindre la Libye et puis l'Algérie.”

Il indique qu’ils ont des proches gitans en Algérie, qui ont assuré leur passage facilement du Maroc vers l’Espagne.

Cet homme souffre avec sa famille. Ils sont encore exclus du droit d’asile en France. Leurs demandes ont été refusées parce qu'ils n’ont pas prouvé leur identité syrienne, surtout que les autorités françaises ont découvert que leurs papiers sont falsifiés. D’autre part et contrairement à tout autre syrien dans la même situation, il n’était pas inquiet et n’avait pas peur de ce qui pourra arriver, malgré qu’il savait bien qu’il risque d'être expulsé à tout moment avec sa famille, et se retrouver à la rue privé de toute aide.

Il continue son commentaire en disant: “La stabilité est la dernière chose qui vaut pour un gitan. Je sens que la terre avec ses horizons ouverts m'appartienne.”

Il dit: “les gitans ne sont pas tous des mendiants comme le pensent certains. On trouve parmi eux quelques uns qui ont un métier spécifique tel que l’implantologie dentaire qu’ils ont excellé dans son exercice. Mais en Europe, il était difficile pour eux d’exercer ce métier.”

Il ajoute: “Il y avait une fausse idée partagée par les Syriens qui admet que les gitans sont athées et n’appartiennent à aucune religion alors qu’un grand nombre d’entre eux sont musulmans et pratiquants.”

Il continue: “Ceux qui mendient, effectivement, n’ont pas l’intention de s’installer en Europe. Ils essaient de gagner un certain montant d’argent  pour partir ensuite vers l'Amérique latine croyant que c’est leur terre natale où ils avaient des proches et des familles depuis des siècles.”

L’idée principale qui persiste c’est qu’il y a qui mendient au nom des Syriens, qui maîtrisent leur accent, et qui a tissé des relations dans la nouvelle société en tant que syrien. Le plus malheureux c’est que la mendicité au nom de l’affaire syrienne n’est plus limitée aux gitans. Des syriens originaires mobilisent les social medias pour mendier autrement. L’un prétend être malade ou blessé de guerre, l’autre prétend être une veuve de martyr qui vivait en Turquie avec une famille et a besoin de l’aide. Plusieurs d’entre nous ont repéré des cas pareils surtout sur Facebook. Ceci est un autre sujet qu’on va mettre en lumière prochainement

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